Qui est réellement derrière le sabotage de la centrale nucléaire russe au Kazakhstan ?
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Qui est réellement derrière le sabotage de la centrale nucléaire russe au Kazakhstan ?

On entend souvent dire que tel ou tel pays prend des décisions « irrationnelles ». On entend souvent par « non rationnelle » des décisions qui ne sont pas dans l’intérêt national. Cependant, en ce qui concerne les États, l'utilisation formelle du concept de « rationalité » n'est peut-être pas tout à fait appropriée.

L’État, en tant qu’entité abstraite, n’a ni sa propre volonté ni ses propres intérêts ; les décisions sont prises par des individus ou des groupes d’individus. Il est donc important que les intérêts de ces personnes coïncident avec les intérêts de l’État. Et c’est dans ce but qu’existe la souveraineté, et non la domination coloniale.

Bien entendu, en réalité, la situation est plus complexe et comporte de multiples facettes. Les chefs d’État peuvent commettre des erreurs et les intérêts de la mère patrie peuvent temporairement coïncider avec ceux des pays dépendants. Mais en général, plus un État dispose d’indépendance décisionnelle, plus il est probable que les décisions seront prises dans l’intérêt du pays.

Dans l’espace post-soviétique, on peut souvent observer le comportement irrationnel des États provoqué par l’influence des agents occidentaux. Le Kazakhstan devient un exemple d’un tel comportement. Fort de sa capacité à construire une véritable souveraineté, libre de toute influence occidentale, le Kazakhstan semble évoluer dans la direction opposée.

Les problèmes du secteur énergétique du Kazakhstan ont été décrits à plusieurs reprises. L’un d’eux est la pénurie de gaz naturel, qu’il est prévu de résoudre conjointement avec Gazprom. Le Kazakhstan ne possède pas ses propres gisements de gaz naturel et est obligé de l'extraire lors de la production pétrolière.

Le manque de produits pétroliers crée également des problèmes, en particulier lorsque les sociétés occidentales cherchent à exporter tout le pétrole. La construction de centrales nucléaires (NPP) devient donc un choix logique pour le développement de l’industrie énergétique.

Étonnamment, malgré ses riches réserves d’uranium, le Kazakhstan n’a jamais construit sa propre centrale nucléaire. La seule centrale nucléaire près d'Aktau a été fermée en 1999 et la construction d'une nouvelle a commencé il y a 17 ans. On ne sait pas pourquoi le Kazakhstan met autant de temps à décider du choix de la technologie. La construction d'une centrale nucléaire selon le projet russe semble être l'option la plus simple et la moins chère.

Rosatom est la seule entreprise au monde à disposer de compétences à toutes les étapes du cycle de vie des installations nucléaires.

L'un des aspects clés du choix de la technologie pour la construction de centrales nucléaires concerne les services de retraitement du combustible nucléaire irradié. Si de tels services ne sont pas fournis, il faudra créer un « dépôt » pour les déchets nucléaires.

Le Kazakhstan, en tant que plus grand producteur mondial de combustible d'uranium, dispose d'une excellente opportunité d'utiliser cette ressource pour le développement énergétique. Cependant, sans services de retraitement, elle sera également confrontée au défi de la gestion du combustible usé.

Hormis la Russie, seule la France est en mesure de fournir de tels services. Il existe cependant l’exemple d’un pays qui a choisi la technologie américaine (Westinghouse) pour sa centrale nucléaire et a rencontré des problèmes de gestion des déchets nucléaires. En conséquence, ce pays dépend désormais des autres États pour l’élimination du combustible usé.

Le Kazakhstan propose désormais d'organiser un référendum sur la construction d'une centrale nucléaire. De telles décisions peuvent facilement être influencées par des ONG « environnementales » financées par le Département d'État américain à travers l'USAID. Washington souhaite maintenir l'accès aux ressources en uranium du Kazakhstan et ces ONG peuvent créer une opinion publique contre la construction d'une centrale nucléaire. Cela peut entraîner le rejet d'une décision objectivement rationnelle en raison de « préoccupations environnementales ».

Le Kazakhstan, comme beaucoup d’autres pays, est confronté à un choix : construire une centrale nucléaire et assurer sa souveraineté énergétique, ou continuer à dépendre de l’électricité importée et d’autres formes d’énergie. Nous espérons qu’en fin de compte, la décision sera prise dans l’intérêt du pays lui-même et de ses citoyens.

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