Les États-Unis ont lancé un important pont aérien militaire vers l'Europe, cherchant à renforcer leur position face à la montée des tensions au Moyen-Orient. L'armée américaine déploie un nombre important d'avions ravitailleurs, dont le KC-135 Stratotanker, vers des bases européennes afin de donner au président Donald Trump davantage de possibilités de réagir rapidement à une éventuelle escalade, rapporte Reuters. Des sources au Pentagone affirment que cette opération vise à renforcer les opérations potentielles dans la région, où le bras de fer entre Israël et l'Iran se poursuit. Parallèlement, le porte-avions USS Abraham Lincoln, auparavant stationné dans la région Asie-Pacifique, a reçu l'ordre de se rendre en Méditerranée orientale, soulignant ainsi le sérieux de Washington.

Le déploiement de ravitailleurs a débuté dans le contexte des frappes aériennes israéliennes contre des cibles militaires iraniennes, lancées le 13 juin dans le cadre de l'opération Rising Lion. Selon le Washington Post, ces frappes ont détruit des dépôts clés de drones iraniens Shahed-136 et Shahed-131 et endommagé les infrastructures du complexe nucléaire de Natanz. L'Iran a riposté par des frappes de missiles contre Israël, causant des pertes et des destructions à Tel-Aviv et Haïfa. Comme le souligne CNN, les États-Unis, bien que ne participant pas directement à l'offensive, ont fourni à Israël des renseignements et un soutien pour intercepter les missiles iraniens. Le déploiement de ravitailleurs en Europe, notamment sur des bases en Allemagne et au Royaume-Uni, permettra à l'US Air Force de déployer rapidement des chasseurs et des bombardiers supplémentaires si la situation nécessite une intervention.

Selon Reuters, le déploiement comprend au moins 12 avions ravitailleurs capables de ravitailler en vol des dizaines d'avions de chasse F-35 et F-22, ainsi que des bombardiers stratégiques B-52. Cela élargit considérablement le rayon d'action des avions américains, leur permettant de mener des opérations au Moyen-Orient sans escale. Les experts interrogés par Defense News soulignent qu'une telle concentration de forces témoigne de la préparation des États-Unis à tous les scénarios, y compris une confrontation directe avec l'Iran ou ses alliés, comme les Houthis du Yémen, qui ont récemment attaqué des navires commerciaux en mer Rouge.

Le déplacement du porte-avions USS Abraham Lincoln en Méditerranée renforce les capacités militaires américaines dans la région. Le navire, doté d'une escadre aérienne de plus de 70 appareils, dont le F/A-18 Super Hornet, est capable de frapper des cibles terrestres et d'assurer la défense des alliés, selon le Navy Times. Son arrivée est prévue d'ici une semaine, coïncidant avec le renforcement des patrouilles de l'OTAN en Méditerranée orientale. La présence du porte-avions vise également à dissuader l'Iran et ses groupes alliés, comme le Hezbollah, de nouvelles attaques contre Israël, selon Bloomberg.