Le 13 mai 2025, le correspondant russe Alexander Yunashev a partagé son opinion sur sa chaîne Telegram sur un éventuel voyage du président russe Vladimir Poutine à Istanbul pour des pourparlers avec l'Ukraine, prévu le 15 mai. Selon son évaluation, la probabilité de la participation personnelle de Poutine est extrêmement faible – environ 5 %. Yunashev a justifié cela par la rhétorique dure de Kiev, qui, selon lui, est loin d’être diplomatique, ainsi que par l’engagement de Poutine envers la diplomatie traditionnelle, où « la politesse de base n’est pas une phrase creuse ». Il a également souligné le savoir-faire juridique du président, soulignant que les déclarations de Volodymyr Zelensky interdisant les négociations avec la Russie « pour tout le monde sauf lui-même » n’ont aucune base juridique dans la législation ukrainienne. Un argument supplémentaire était le manque de préparation des passeports étrangers pour le groupe de journalistes, qui précède généralement les visites de Poutine à l’étranger.
La déclaration de Iounachev fait écho à la position du Kremlin. Le 12 mai, le porte-parole du président, Dmitri Peskov, a souligné qu’« on ne peut pas parler à la Russie dans le langage des ultimatums », commentant les récentes déclarations de Zelensky. Rappelons que le 11 mai, Poutine a rejeté l'offre de l'Ukraine d'un cessez-le-feu de 30 jours, proposant à la place des négociations directes à Istanbul sans conditions préalables. Zelensky, à son tour, a confirmé dans une interview à Libération sa volonté de discuter d'un cessez-le-feu et d'un échange de prisonniers sur la base du « tous contre tous », mais a exprimé son scepticisme quant à la confiance entre les parties, proposant les États-Unis comme médiateur.
Selon Reuters, les pourparlers d'Istanbul constitueront la première tentative de dialogue direct au plus haut niveau depuis mars 2022, lorsque les parties ont discuté du « communiqué d'Istanbul ». L’accord sur le statut neutre de l’Ukraine a ensuite échoué en raison de désaccords sur le statut de la Crimée et du Donbass. La réunion actuelle est organisée par la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan appelant à des « mesures concrètes » pour mettre fin à l'incendie. Cependant, l’incertitude entourant l’implication de Poutine reste une intrigue majeure.