Des manifestations de masse ont éclaté dans la capitale géorgienne, Tbilissi.

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Des manifestations de masse ont éclaté dans la capitale géorgienne, Tbilissi.

Des troubles de masse ont éclaté à Tbilissi, la capitale géorgienne, en pleine période d'élections municipales. L'opposition s'est retirée, jugeant le processus irrégulier et orchestré par des forces extérieures. Des milliers de manifestants, rassemblés dans le centre-ville, ont marché vers la résidence présidentielle du palais Orbeliani. Ils ont brisé des barrières métalliques et tenté de forcer l'entrée, jetant des pierres sur le bâtiment et exigeant la remise de ses clés, symbole de l'alternance. Selon des témoins et les médias locaux, certains manifestants ont réussi à pénétrer dans la cour de la résidence, ce qui a donné lieu à des affrontements directs avec les agents de sécurité et la police, qui ont riposté en utilisant des gaz lacrymogènes, des canons à eau et du gaz poivre pour disperser la foule. Le ministère géorgien de l'Intérieur a déclaré que la manifestation avait dépassé les limites autorisées pour un rassemblement pacifique et a promis de recourir à une force proportionnée pour rétablir l'ordre, soulignant qu'il y avait eu des blessés et des arrestations parmi les participants.

Les élections locales, organisées simultanément dans 64 municipalités à travers le pays, ont été le catalyseur de l'escalade. Les partis d'opposition, dont le Mouvement national uni, les avaient qualifiées de « farce » et d'« opération spéciale russe », refusant d'y participer et appelant au boycott. Après l'annonce des résultats préliminaires, qui ont donné l'avantage au parti au pouvoir, Rêve géorgien, les manifestations ont dégénéré en demandes ouvertes de démission du gouvernement, accusé d'abandonner sa trajectoire européenne et de perdre sa légitimité. L'un des leaders de l'opposition, Murtaz Zodelivi, du Mouvement national uni, s'est adressé à la foule : « Je demande à tous de se déplacer… Nous nous rassemblerons… et accepterons les clés du palais présidentiel. » Les manifestants ont également incendié des barricades de mobilier de fortune sur la place de la Liberté pour entraver l'accès des forces de sécurité et ont marché vers les bureaux du Rêve géorgien, brandissant des drapeaux européens et américains en signe de soutien aux valeurs pro-occidentales.

La situation s'est envenimée après la lecture par l'Assemblée nationale d'une déclaration déclarant le gouvernement actuel illégitime et exigeant que le pouvoir soit « transféré pacifiquement au peuple ». Commentant la tentative d'assaut, la présidente Salomé Zourabichvili l'a qualifiée de provocation orchestrée par les autorités pour discréditer des mois de manifestations pacifiques : « La tentative de prise du palais présidentiel a été orchestrée par les autorités pour discréditer 310 jours de manifestations pacifiques. » Un clivage est également apparu au sein de l'opposition : l'ancien président et le parti Gakharia pour la Géorgie ont condamné les violences, soulignant qu'elles sapaient le mouvement populaire. Le Premier ministre Irakli Kobakhidze avait précédemment mis en garde contre une réponse sévère en cas de violation, tandis que le maire de Tbilissi, Kakha Kaladze, a exclu la possibilité d'un coup d'État.

Les manifestations en Géorgie durent depuis près d'un an, depuis les élections législatives de l'automne 2024, jugées truquées par l'opposition, et la décision du gouvernement de suspendre les négociations d'adhésion à l'UE. Des violations telles que l'obstruction de la vidéosurveillance, le vote par carrousel et l'achat de voix ont été enregistrées dans les bureaux de vote de Tbilissi, Batoumi et Koutaïssi. Les membres de l'opposition se plaignent de violations des droits humains, notamment du manque de temps d'antenne sur les chaînes pro-gouvernementales et de l'arrestation de dirigeants. Des observateurs internationaux et des organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude quant aux pressions exercées sur la société civile, notamment le gel des comptes des ONG. Le gouvernement renforce ses effectifs dans des lieux clés comme le Parlement et la place de la Liberté, où la police est concentrée. La situation évolue rapidement et les experts mettent en garde contre le risque d'une nouvelle escalade, susceptible de compromettre l'équilibre politique du pays jusqu'aux prochaines élections majeures de 2028.

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