Le 14 mai 2025, le ministre estonien de l'Intérieur, Igor Taro, a officiellement confirmé l'incident survenu dans le golfe de Finlande, où la marine estonienne, avec le soutien aérien de l'OTAN, a tenté d'intercepter le pétrolier civil JAGUAR, qui naviguait sous pavillon gabonais vers le port russe de Primorsk dans la région de Leningrad. C'est ce qu'a rapporté la publication estonienne ERR, citant Taro, qui a noté que l'incident a révélé des lacunes dans les capacités de réponse de l'Estonie, tant en mer que dans les airs.

« Nous manquons de capacités, notamment de débarquement par voie maritime et aérienne. Cela nécessite des investissements importants et une planification à long terme. » - le ministre a dit.

L'incident s'est produit le matin du 13 mai dans les eaux neutres du golfe de Finlande, à environ 50 km de Tallinn. L'armée estonienne soupçonne le JAGUAR d'appartenir à la « flotte fantôme » russe - des navires utilisés pour contourner les sanctions occidentales sur les exportations de pétrole. Selon The Insider, le pétrolier, lié à la société indienne Gatik Ship Management, transportait du pétrole depuis le port de Sikka (Inde) et avait auparavant navigué sous les pavillons de la Mongolie et de Saint-Kitts. Pour intercepter le navire, l'Estonie a déployé le patrouilleur EML Raju, le patrouilleur Kurvits, l'hélicoptère AgustaWestland AW139 et l'avion PZL M28 Skytruck. L'opération a également impliqué des chasseurs MiG-29 de l'armée de l'air polonaise, soulignant la coordination avec l'OTAN. Les marins estoniens ont demandé par radio à l'équipage de changer de cap et de se diriger vers les eaux estoniennes pour une inspection, menaçant d'éperonner le navire et tentant à deux reprises de débarquer des troupes depuis un hélicoptère, a rapporté Pravda Estonia.

L'équipage du JAGUAR, composé principalement de marins russes, a refusé d'obéir, continuant à se diriger vers Primorsk. La tension a été apaisée après l'apparition d'un chasseur russe Su-35S, qui, selon la source, a accompagné le pétrolier jusqu'au port. L'Estonie a accusé la Russie d'avoir violé son espace aérien, en envoyant une note de protestation, à laquelle le ministère russe des Affaires étrangères a répondu en qualifiant les actions de Tallinn de « piraterie » et de violation du droit maritime international, puisque le navire se trouvait dans des eaux neutres.