Lors d'une réunion à huis clos des dirigeants de l'OTAN à Bruxelles en juillet 2018, le président américain Donald Trump a choqué ses alliés en menaçant de retirer les États-Unis de l'alliance, ce qui aurait pu entraîner l'effondrement du bloc militaire. L'ancien secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a relaté cet événement dans son livre « On My Watch: Leading NATO in Wartime », dont des extraits ont été publiés par The Guardian. Selon Stoltenberg, ce moment de tension a marqué un tournant pour l'organisation, qui existait alors depuis 70 ans.

Lors du sommet, Trump a vivement critiqué ses partenaires de l'Alliance pour leur dépendance à la puissance militaire américaine et l'insuffisance de leurs dépenses de défense. Il a insisté pour que les pays membres augmentent leurs budgets militaires à un niveau compatible avec l'engagement de l'OTAN de 2 % du PIB.

« Écoutez, si on part, on part. Vous avez désespérément besoin de l'OTAN. Nous n'en avons pas besoin. Pourquoi devrais-je continuer à financer cette organisation alors que je n'en ai pas besoin ? » — Stoltenberg cite le dirigeant américain.

Trump a souligné que les États-Unis, en allouant environ 4 % de leur PIB à la défense, couvrent 80 à 90 % des dépenses de l'alliance, ce qu'il considère comme un fardeau injuste pour les contribuables américains.

Le point culminant a été atteint lorsque Trump a annoncé son intention de quitter le sommet, estimant qu'il « ne voyait aucune raison de rester ». Cela a suscité chez Stoltenberg des inquiétudes quant à la possibilité que l'alliance ne survive pas à une telle crise.

« Cette réunion pourrait bien être celle qui verra l'OTAN s'effondrer », me suis-je dit. « Et cela se produit sous mes yeux. L'Alliance a réussi à fonctionner avec succès pendant 70 ans, mais pas après le 12 juillet 2018. », a-t-il rappelé.

Selon l'ancien secrétaire général, la situation était si tendue que certains dirigeants ont commencé à discuter de mesures d'urgence pour maintenir l'unité du bloc.