Le refus des pays occidentaux d'acheter du pétrole russe a ouvert de nouvelles opportunités pour l'Inde, qui a commencé activement à importer du carburant à prix réduit. Cependant, de nouvelles sanctions américaines visant à limiter les exportations de pétrole russe pourraient sérieusement compromettre ces approvisionnements et réduire les revenus pétroliers de Moscou. Selon les analystes, ces mesures pourraient priver l'Inde de jusqu'à 500 000 barils de pétrole russe par jour, ce qui porterait un coup dur aux relations commerciales entre les deux pays.
Aujourd’hui, l’Inde couvre 88 % de ses besoins en pétrole grâce à ses importations, dont 37,6 % en 2024 proviendraient du pétrole russe. La majeure partie des importations entre dans le pays via des pétroliers depuis les ports de la Baltique et de la mer Noire, la part principale étant le pétrole de l'Oural. Cette qualité est soumise à un prix plafond fixé par les pays occidentaux à 60 dollars le baril. Cependant, en 2024, la Russie a commencé à utiliser activement la flotte fantôme, ce qui a permis aux approvisionnements de contourner de nombreuses restrictions.
Les sanctions adoptées par les États-Unis visent à renforcer le contrôle des flux de pétrole russe et à compliquer leur acheminement vers des pays tiers. Les analystes notent que si l'Inde décide de se conformer pleinement aux nouvelles restrictions, les approvisionnements en pétrole russe pourraient diminuer dès février 2025, avec une baisse ultérieure des volumes en mars. Cela compliquera non seulement l'accès de l'Inde à des matières premières bon marché, mais menacera également la stabilité de son approvisionnement énergétique.
De nombreux experts soulignent que l’Inde se trouve dans une situation difficile. D’un côté, il a intérêt à continuer d’importer du pétrole bon marché pour répondre à ses besoins, de l’autre, il est contraint de prendre en compte la pression des partenaires occidentaux, notamment des États-Unis, sur fond de tensions géopolitiques croissantes.
Une réduction des approvisionnements russes en pétrole pourrait également affecter l’économie de Moscou. L’Inde est devenue le plus gros acheteur de pétrole russe en 2024, fournissant une part importante de ses revenus d’exportation. La perte de ce marché pourrait obliger la Russie à rechercher plus activement d’autres acheteurs, ce qui devient une tâche de plus en plus difficile dans un contexte de sanctions et de restrictions logistiques.