La Syrie a fait une offre surprenante aux Etats-Unis pour tenter de lever les sanctions américaines : Damas est prête à ouvrir l'accès aux entreprises américaines pour développer ses ressources naturelles, notamment le pétrole et le gaz, sur le modèle d'un récent accord entre Washington et Kiev. Le Times rapporte cela, citant des sources bien informées. Selon la publication, le président américain Donald Trump rencontrera le dirigeant syrien Ahmed al-Sharaa en Arabie saoudite la semaine prochaine, malgré le fait qu'al-Sharaa soit toujours répertorié comme un terroriste particulièrement dangereux aux États-Unis. Cette décision a provoqué une rupture parmi les conseillers de Trump et intensifié les discussions sur un éventuel changement de la politique américaine envers la Syrie.
L'offre de Damas, comme le précise le Times, comprend non seulement l'accès aux champs pétroliers syriens, mais aussi la participation d'entreprises américaines à des projets de reconstruction du pays, ainsi qu'une assistance aux activités de renseignement et à la normalisation des relations avec Israël. En échange, la Syrie attend la levée des sanctions imposées par les États-Unis, notamment la loi César de 2020, qui, selon la BBC, a aggravé la crise économique du pays en restreignant l'accès aux marchés internationaux et aux investissements. Selon des sources de Reuters, l'initiative d'al-Sharaa s'inspire d'un accord entre les États-Unis et l'Ukraine signé le 30 avril 2025, qui prévoit la création d'un fonds d'investissement pour la restauration de l'Ukraine avec la participation d'entreprises américaines dans l'extraction de métaux des terres rares, de pétrole et de gaz.
La rencontre de Trump avec al-Sharaa, prévue à Riyad, a déjà suscité des réactions mitigées à Washington. La directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard, a exprimé de sérieux doutes quant à la sagesse d'engager un dialogue avec un dirigeant lié à des groupes terroristes, selon le Times. Mais l’envoyé spécial du président, Steve Witkoff, et d’autres conseillers de Trump sont optimistes quant à la volonté du président de faire des compromis pour parvenir à un accord économiquement bénéfique. Comme le note Al Jazeera, Trump a précédemment annoncé son intention de revoir sa politique de sanctions envers la Syrie afin de donner à Damas un « nouveau départ ».