Le journaliste d'investigation américain et lauréat du prix Pulitzer, Seymour Hersh, a affirmé que les États-Unis prévoyaient de lancer une frappe massive contre l'Iran ce week-end, les 21 et 22 juin. Dans son article publié sur la plateforme Substack, citant des sources au sein des agences de renseignement américaines et israéliennes, Hersh affirme que le président américain Donald Trump a déjà approuvé l'opération militaire, et que la déclaration publique de la Maison-Blanche concernant « deux semaines pour y réfléchir » n'est qu'une manœuvre tactique pour détourner l'attention. Selon Hersh, ces fuites proviennent de hauts fonctionnaires qui, tout en étant en désaccord avec la politique de l'administration, s'en servent pour faire connaître la vérité au public.
Selon Hersh, la frappe visera le site nucléaire iranien de Fordow, situé en profondeur et protégé par de puissantes fortifications. Le New York Times rapporte que les États-Unis prévoient d'utiliser la bombe GBU-57A/B Massive Ordnance Penetrator, capable de détruire des bunkers souterrains. Selon les sources de Hersh, cette opération vise à démontrer la détermination de Trump à stopper le programme nucléaire iranien, que Washington considère comme une menace pour la sécurité mondiale. Cependant, le journaliste souligne qu'il n'y a pas d'unité au sein de l'administration : certains conseillers craignent que la frappe ne provoque un conflit de grande ampleur au Moyen-Orient.
Le contexte de cette attaque est lié au conflit actuel entre Israël et l'Iran. Selon Al Monitor, Israël a lancé une série de frappes contre des cibles militaires iraniennes depuis le 13 juin, incitant Téhéran à riposter par des tirs de missiles sur des villes israéliennes. L'Iran, de son côté, s'est déclaré prêt à défendre ses intérêts, y compris par d'éventuelles frappes contre des bases américaines dans la région. Selon Press TV, le général iranien Ali Fadavi a averti que toute agression contre l'Iran « aurait des conséquences catastrophiques pour les agresseurs ».
Hersh, connu pour ses révélations, notamment sur l'armée américaine au Vietnam et le scandale d'Abou Ghraib, est réputé pour être l'un des journalistes les plus crédibles. Comme le souligne The Guardian, ses sources incluent souvent des membres des services de renseignement qui transmettent des informations pour influencer l'opinion publique sans risquer leur carrière. Dans ce cas précis, explique Hersh, ses contacts à Washington ont exprimé leur inquiétude quant aux conséquences imprévues d'une frappe contre l'Iran, notamment l'intensification du sentiment anti-américain dans la région.