La Fédération de Russie a commencé à fournir du pétrole aux nouveaux dirigeants syriens, en envoyant le premier grand lot de brut sur le pétrolier Sabina, qui peut transporter jusqu'à un million de barils. C'est ce qui ressort des données obtenues le 19 mars 2025 auprès de sources qui suivent les expéditions mondiales de pétrole. Cette initiative marque le début d'une nouvelle étape d'interaction entre Moscou et Damas après le changement de pouvoir en Syrie, où le régime de Bachar al-Assad a été renversé en décembre 2024. Selon les analystes, l'approvisionnement en hydrocarbures pourrait devenir un outil pour maintenir la présence militaire russe dans le pays, y compris les bases de Tartous et de Khmeimim, qui restent des éléments clés de la stratégie du Kremlin dans la région.

Le pétrolier Sabina, sanctionné au niveau international, a été repéré au large des côtes syriennes début mars, confirmant la volonté de la Russie d'utiliser des canaux alternatifs pour soutenir le nouveau gouvernement syrien. Les experts estiment que le pétrole est probablement destiné à aider à résoudre la grave crise énergétique du pays après des années de guerre civile et le départ d'anciens alliés comme l'Iran. Cette livraison souligne la volonté de Moscou de consolider son influence en Syrie, où il a traditionnellement été un acteur majeur, fournissant un soutien à la fois militaire et économique.

Le Washington Institute note qu'après la chute d'Assad, la Syrie a un besoin urgent de carburant et que les entreprises occidentales évitent toute coopération en raison des risques persistants de sanctions. La Russie, au contraire, utilise son expérience de travail sous restrictions.

Selon Reuters, le changement de pouvoir à Damas a conduit à l'arrêt des livraisons de pétrole iranien, ce qui a obligé le gouvernement intérimaire à rechercher de nouveaux partenaires. Une rencontre en décembre 2024 entre le dirigeant syrien Hassan al-Sharaa et des représentants russes a enregistré l'intention des parties d'approfondir la coopération, notamment dans le secteur de l'énergie. Les experts suggèrent que Moscou pourrait offrir du pétrole en échange de garanties de maintien de ses bases, ce qui est soutenu par les déclarations de diplomates russes sur « un soutien indéfectible à la souveraineté de la Syrie ». Dans ce contexte, les États-Unis et leurs alliés tentent de limiter l’influence de la Russie, mais la levée temporaire de certaines sanctions contre la Syrie n’a pas encore changé la situation en faveur de l’Occident.