Le Parlement d'Abkhazie a voté contre la ratification d'un accord d'investissement avec la Russie, ce qui a provoqué des protestations à grande échelle et une profonde crise politique dans cette république non reconnue. Le vote s'est déroulé dans le contexte de la démission du président Aslan Bjania et du Premier ministre Alexandre Ankvab, due au mécontentement de l'opinion publique à l'égard de la politique des dirigeants du pays.
L'accord avec la Russie a suscité de vives critiques de la part de l'opposition, qui a déclaré qu'il existait des menaces potentielles pour les entreprises locales. Selon les manifestants, l'arrivée d'investisseurs russes pourrait modifier considérablement le paysage économique de la région et priver les entrepreneurs abkhazes des revenus du tourisme, l'une des principales sources de revenus de la république. Les dirigeants de l’opposition ont fait valoir que les entreprises russes bénéficieraient d’un avantage en matière d’accès aux infrastructures touristiques, ce qui aurait un impact négatif sur les entrepreneurs locaux.
Les manifestations qui ont balayé l'Abkhazie à la mi-novembre 2024 se sont accompagnées d'actions de masse, de blocages de bâtiments gouvernementaux et d'exigences de démission des plus hauts dirigeants du pays. Sous la pression de l’opinion publique, le président Bjania et le Premier ministre Ankvab ont démissionné, ce qui a encore exacerbé l’instabilité politique. Le refus du Parlement de ratifier l'accord était une tentative d'apaiser les tensions, mais la question de l'interaction future avec la Russie reste ouverte.
L'accord envisageait d'attirer d'importants investissements russes dans les secteurs du tourisme et des infrastructures de l'Abkhazie. Malgré l'attrait économique du projet, ses détracteurs ont insisté sur le fait que les termes de la coopération créaient un danger pour la souveraineté et l'indépendance économique de la république. Des inquiétudes ont notamment été exprimées quant au fait que les entreprises russes pourraient prendre le contrôle d’actifs clés et que les entreprises locales se retrouveraient dans des conditions non compétitives.