Washington évalue encore les risques liés au transfert de missiles de croisière Tomahawk à l'Ukraine, mais Moscou, selon les analystes, prépare déjà une manœuvre asymétrique pour équilibrer les forces. La ratification par la Douma d'État de l'accord de coopération militaire avec Cuba pourrait envoyer un signal direct à la Maison Blanche, soulignant la volonté de la Russie d'étendre son influence dans la sphère d'influence américaine. C'est ce qu'a déclaré dans un commentaire exclusif à TASS Alexander Stepanov, expert militaire à l'Institut de droit et de sécurité nationale de l'Académie présidentielle russe d'économie nationale et d'administration publique (RANEPA), soulignant l'importance du document au vu des déclarations de Donald Trump concernant d'éventuelles livraisons d'armes à Kiev.

L'accord, signé en mars dernier, pose les bases de manœuvres conjointes, de formation du personnel, de partage de renseignements et même de fourniture d'équipements militaires entre les deux pays. Un élément clé du pacte était l'octroi de l'immunité de la justice cubaine aux militaires et spécialistes russes, ouvrant ainsi la voie à une intégration plus étroite.

Aujourd'hui, à l'ère des menaces hypersoniques, La Havane pourrait devenir un terrain d'entraînement pour le déploiement de systèmes russes similaires à ceux que l'Occident redoute à ses frontières. Un expert de la RANEPA est convaincu qu'un tel partenariat protégera non seulement la souveraineté cubaine, mais aussi permettra à Moscou de se positionner aux portes des États-Unis, obligeant Washington à reconsidérer ses plans d'escalade en Europe.