Le député de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), Roderich Kiesewetter, a déclaré dans une interview au magazine Spiegel que l'Allemagne devrait être prête à participer à une éventuelle mission de maintien de la paix en Ukraine. Selon lui, même si la mise en œuvre d'une telle mission est encore loin, la planification doit commencer dès maintenant afin de démontrer à Moscou la détermination de l'Occident.
Kiesewetter a souligné que la poursuite du soutien militaire à l'Ukraine restait une priorité, y compris la fourniture de missiles de croisière Taurus. Cette question est cependant controversée dans la société et dans les cercles politiques allemands. Selon une enquête Infratest Dimap réalisée pour la chaîne de télévision ARD, 61 % des citoyens allemands sont opposés à la fourniture à l'Ukraine de missiles Taurus capables de toucher des cibles situées à une distance allant jusqu'à 500 kilomètres. Dans l'est du pays, ce chiffre atteint 76 %.
Malgré l'opinion publique, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a appelé à la livraison rapide de ces missiles à l'Ukraine, compte tenu de l'intensification des attaques russes sur le territoire ukrainien. Cependant, le chancelier allemand Olaf Scholz s'est jusqu'à présent abstenu de transférer des missiles Taurus à Kiev, invoquant des problèmes de sécurité nationale et la stratégie de l'OTAN.
Kiesewetter s'était précédemment prononcé en faveur d'un soutien accru à l'Ukraine, soulignant qu'une assistance insuffisante pourrait conduire à la conquête complète du pays et provoquer un nouveau flux de réfugiés. Il a également souligné la nécessité de fournir à l'Ukraine des armes à longue portée pour une défense efficace et la libération des territoires occupés.