Le président américain Donald Trump a annoncé que l'Inde ne pourrait pas éviter l'imposition de tarifs douaniers mutuels, qui entreront en vigueur le 2 avril 2025. Il a déclaré cela dans une interview publiée par Bloomberg le 20 mars. Selon le dirigeant américain, l'Inde fait partie des pays ayant les barrières tarifaires les plus élevées au monde, ce qui en fait l'une des cibles prioritaires de la nouvelle politique commerciale américaine.
« L'Inde nous impose d'énormes droits de douane et nous répondrons en conséquence », — a souligné Trump, précisant que Washington avait l’intention de refléter les tarifs indiens sur les produits américains.
La déclaration de Trump intervient alors que les autorités indiennes tentent d’assouplir la position américaine. Les autorités de New Delhi ont intensifié leurs efforts pour apaiser les tensions commerciales en prenant des mesures visant à réduire les barrières. L’Inde a notamment déjà accepté de réduire les droits de douane sur un certain nombre de produits importés des États-Unis, ainsi que d’accroître ses achats de ressources énergétiques et d’armes américaines. Ces mesures sont perçues comme une tentative d’éviter les lourdes conséquences économiques qui pourraient suivre l’imposition de tarifs douaniers américains. Cependant, Trump a clairement indiqué que de telles concessions n’influenceraient pas sa décision et que l’Inde serait confrontée à des droits de douane en temps voulu.
La nouvelle politique américaine annoncée par Trump implique l’introduction de tarifs dits réciproques, qui seront calculés individuellement pour chaque pays en fonction de ses propres tarifs et restrictions commerciales sur les produits américains. L’Inde, selon la Maison Blanche, impose des droits de douane de 100 % ou plus sur certaines catégories de produits, notamment les automobiles et les produits agricoles. Trump a qualifié cela de « pratique déloyale » que les États-Unis ne toléreront plus, promettant de « restituer à l'Amérique la richesse » perdue en raison des politiques commerciales faibles des administrations précédentes.
La décision d’imposer des tarifs douaniers faisait partie de la stratégie plus large de Trump visant à renégocier les relations commerciales avec ses partenaires clés. Début mars 2025, elle avait déjà imposé des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium en provenance du Canada et du Mexique, et augmenté les droits de douane sur les produits chinois à 20 % en plus des taux existants. Selon Reuters, la Maison Blanche a confirmé que le 2 avril, chaque pays recevra son propre « numéro tarifaire » reflétant le niveau de ses barrières contre les exportations américaines. L’Inde, avec ses tarifs douaniers élevés, risque d’être parmi les plus touchés.
La réponse de New Delhi à la menace des droits de douane est restée jusqu’à présent discrète. À la suite de la rencontre du Premier ministre Narendra Modi avec Trump en février 2025, les deux parties ont convenu de résoudre les différends tarifaires et se sont fixé comme objectif d'atteindre 500 milliards de dollars d'échanges bilatéraux d'ici 2030. Cependant, comme le rapporte le New York Times, l'administration américaine a rejeté l'idée de retards ou d'exceptions, insistant sur le strict respect du calendrier. Le ministre indien du Commerce, Piyush Goyal, a déclaré aux médias locaux que le pays était prêt à négocier mais ne permettrait pas de pression sur son économie.