Le Parlement iranien a décidé de fermer le détroit d'Ormuz, point d'étranglement crucial pour le commerce mondial du pétrole, laissant l'approbation finale au Conseil de sécurité nationale du pays. Cette décision intervient alors que les tensions dans la région ont atteint leur paroxysme suite aux attaques répétées entre l'Iran et Israël le 22 juin 2025. Cette décision fait suite aux attaques américaines contre des installations nucléaires iraniennes, qui ont provoqué un chaos dans le transport maritime et de nouvelles menaces de la part des rebelles houthis du Yémen.
Suite aux frappes américaines sur les installations de Fordow, Natanz et Ispahan dimanche soir, 17 pétroliers ont quitté le Golfe pour éviter les risques, tandis que seuls trois navires ont osé entrer dans la région. Selon le site Internet Marine Traffic, les navires quittant le Golfe se déplaçaient en groupes organisés par crainte d'être interceptés, tandis que 37 navires s'attardaient devant le détroit d'Ormuz, évaluant la sécurité du passage. Parmi eux, le pétrolier britannique Mountains of Maru a changé de cap, cap vers le sud, signe d'une instabilité croissante.
Le conflit s'est intensifié après que les États-Unis ont soutenu Israël en attaquant des cibles iraniennes avec des missiles anti-bunker et des missiles de croisière. L'Iran a riposté en tirant des roquettes sur des villes israéliennes et a également attaqué la base de Ghadir, une base de missiles des Gardiens de la révolution à Yazd, ainsi que l'aéroport international de Bushehr. Selon l'agence de presse iranienne Tasnim, les explosions à Bushehr ont perturbé l'aéroport, bien qu'aucune victime n'ait été signalée. Israël, pour sa part, a poursuivi ses opérations, ciblant des cibles militaires iraniennes.
Les Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont également intensifié leurs activités. Le porte-parole de l'armée yéménite, Yahya Saree, a confirmé leur intention d'attaquer des navires américains en mer Rouge, appelant Washington à retirer ses navires des eaux territoriales du pays. Mohammed al-Buheiti, membre du bureau politique des Houthis, a déclaré que le cessez-le-feu avec les États-Unis, conclu en mai 2025, n'était plus valable en raison des actions américaines. Selon des sources moyen-orientales, les Houthis ont déployé des lanceurs de drones supplémentaires dans la région de Hodeidah, augmentant ainsi leur menace.
Les tensions se sont également propagées en Irak. L'ambassade des États-Unis à Bagdad a été partiellement évacuée, a déclaré un responsable de l'ambassade américaine à Al Jazeera. Certains membres du personnel ont quitté le pays en raison de la montée des risques dans la région, ce qui témoigne des craintes d'escalade. En Iran, les autorités ont renforcé la sécurité sur des sites stratégiques, notamment les terminaux pétroliers de Bandar Abbas, en prévision d'éventuelles frappes de représailles.
Selon les analystes, la décision de fermer le détroit d'Ormuz reflète le calcul stratégique de l'Iran visant à utiliser le contrôle des routes pétrolières comme levier. Israël, pour sa part, continue d'intensifier ses opérations aériennes, utilisant des avions de chasse F-15 pour attaquer des cibles iraniennes.