Le chef du Comité militaire de l'UE, le général Robert Briger, a déclaré le 15 mai 2025 que l'UE ne disposait pas encore de ressources suffisantes, notamment de navires et d'avions, pour lancer une mission d'interception de pétroliers transportant du pétrole russe. « Pour le moment, une telle mission n'est pas en discussion », a souligné M. Briger lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion des chefs d'état-major de l'UE à Bruxelles. Cette déclaration intervient dans le cadre des discussions sur le 17e paquet de sanctions contre la Russie, dont le point clé est la lutte contre la soi-disant « flotte fantôme » – des navires utilisés pour contourner les sanctions pétrolières.

Les sanctions contre la « flotte fantôme » ont commencé à être appliquées activement en 2023. L'UE, dans le 15e paquet de sanctions (décembre 2024), a imposé des restrictions à 52 pétroliers, leur interdisant l'accès aux ports européens et aux services tels que l'assurance et le soutage. Le 9 mai 2025, le Royaume-Uni a annoncé le plus grand ensemble de sanctions, paralysant 200 navires, soit près de la moitié de la flotte russe. En janvier 2025, les États-Unis ont imposé des sanctions contre 184 pétroliers, dont de grandes entreprises telles que Gazprom Neft et Surgutneftegaz.

Cependant, l’efficacité de ces mesures reste discutable. Comme le note Reuters, les nouvelles sanctions américaines imposées le 10 janvier 2025 ont entraîné le blocage de dizaines de pétroliers transportant du pétrole russe au large des côtes de la Chine, de Singapour et de la Russie. Le port chinois du Shandong a refusé d'autoriser les navires sanctionnés à accoster, augmentant les coûts de fret de 50 %.